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Introduction

Face aux constats de la perte de biodiversité (cultivée), aux vulnérabilités du système alimentaire actuel (autonomie alimentaire des territoires quasi-nulle), du monopole de quelques multinationales sur les semences, de la perte de notre pouvoir citoyen, etc., il s’agit de mettre au point un système de re-développement de la biodiversité cultivée à l’échelle territoriale.

Nous proposons à Campus à Cultiver un dispositif d’animation & de troc de graines, boutures, plants… entre les personnes & collectifs s’engageant dans la voie de l’agroécologie : le vélo-colporteur.

Historiquement, les colporteurs étaient des marchandxs ambulants proposant à la fois toute une variété d’objets dans leur « balles en bois » mais aussi des animations à partir des « récits autorisés » et des « mythologies individuelles ». Leurs activités étaient saisonnières, territorialisées et étaient fortement encadrées par les autorités car potentiellement vecteur d’idées (contre-)révolutionnaires !! Iels avaient en général un itinéraire précis, parcourant de grandes distances à pieds, allant dans les fermes les plus isolées.

Cette idée du colportage est reprise et mise au goût du jour à travers le vélo-colporteur. Par ce dispositif, il s’agit d’animer un réseau d’échange local de variétés végétales cultivées entre des collectifs et/ou personnes pratiquant l’agroécologie sur des jardins coopératifs et/ou privés. Outre les aspects pratiques de trocs de graines, le vélo-colporteur sensibilise aux enjeux de la résilience alimentaire et de la biodiversité cultivée. De plus iel propose des formations et fiches techniques sur le processus de productions de semences & multiplication des végétaux d’une manière générale.

Le dispositif sera testé en priorité sur les jardins coopératifs (urbains) de Limoges & alentours, mais également lors d’ateliers de sensibilisation avec des « jardiniers du dimanche » et les néophytes.

Un projet d’éducation populaire

L’éducation populaire, c ’est se donner les moyens de comprendre le monde pour pouvoir le transformer. C’est également permettre à chacun d’exprimer ses talents, pouvoir s’exprimer librement, de dépasser notre auto-censure, développer notre pouvoir d’agir, notre audace, oser, et pour cela, apprendre en faisant, expérimenter, nous autoriser à tenter et donc parfois à échouer. La posture de l’animateurice en éducation populaire est une posture d’accompagnement pour produire une pensée critique, en partant de là où en sont les gens, et non pas de là où on voudrait qu’iels en arrivent.

Une grainothèque est un dispositif de partage de semences. Son but est de préserver et de développer des variétés cultivées locales en les mettant à disposition de tous·tes car étant des bien-communs de l’Humanité nécessaires à la sécurité alimentaire des populations. Bien que nous puissions trouver de tels dispositifs dans des lieux publics (médiathèques, bibliothèques…), la pensée politique de la grainothèque est de l’ordre de la désobéissance civile. Nous revendiquons effectivement à travers le « vélo-colportage », autrement dit une grainothèque itinérante à vélo, la libre circulation des semences et donc une action de transformation sociale et sociétale !

Ce projet d’échange de graines, est aussi un projet de recherche-action en itinérance dont les objectifs principaux sont d’étudier les connaissances et pratiques de l’agroécologie et des échanges de variété cultivés dans la population du territoire, et d’être utile à une transformation sociale profonde.

Conception par Clara M.

Le dispositif de vélo-colporteur s’articule donc avec un vélo équipé d’une remorque. Celle-ci sert de support à une boite avec en son sein un compartiment amovible contenant les sachets de  graines. Un Sous ce compartiment, un fond d’environ quinze centimètres permet d’entreposer des stocks de graines, outils, cookies, patates… et des flyers, fiches techniques, etc. et pourra aussi servir de germoir à l’occasion. L’ensemble est globalement démontable, simple en terme de conception, relativement léger, et solide… le tout afin de facilité sa fabrication et qu’il puisse être répliqué dans la philosophie des Low-Tech. En effet, les principaux matériaux utilisés sont du bois de récup de palette (parce que la palette c’est la vie…), un peu de quincaillerie, une sangle en toile de jute… et le tour est joué !

Ainsi, si vous avez des graines en trop, ou besoin de graines… voyez ce vélo-colporteur comme votre meilleur banquier !

Auteur.e.s : Léa Martin, Clara M., Denis Huret, 2021. Tous droits réservés.

Publié le 27 mars 2021

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